Astuces et conseils : cantine et restaurant
"Bien dans son assiette avec son environnement"Astuces et conseils RESTO & CANTINE
AU RESTAURANT
Quels sont les écueils : attendre / choisir / appréhender l’environnement sensoriel et social (le regard d’autrui, la proximité des autres convives).
Les temps d’attente sont souvent difficiles à gérer pour un enfant, d’autant plus lorsqu’il est autiste. Il faut à la fois lui permettre de prendre conscience du temps d’attente, de la raison de l’attente et de ce qu’on peut faire en attendant. Prévoyez des activités qu’il peut faire en autonomie pendant le temps d’attente et un renforçateur si cela est utile pour ancrer les comportements attendus.
Poser un choix est un acte qui requiert différentes compétences. Il faut avoir en mémoire les différentes alternatives, pouvoir évaluer les conséquences de son choix et enfin, être capable de l’exprimer. C’est difficile, même pour les enfants autistes qui parlent. Limitez les alternatives ; vous pouvez fabriquer un menu en images avec les plats qu’il aime servis dans le type de restaurant retenu.
Attention aux stimuli sensoriels (le bruit, l’éclairage, la température de la pièce, les odeurs de la nourriture et des corps).
Conseils
- Habituez-le dès le plus jeune âge
- Commencez par des repas rapides, au fast-food ou dans des cafétérias (self-service) par exemple
- Allez-y en dehors des heures d’affluence pour éviter qu’il n’y ait trop de monde, de bruit et d’attente ; demandez une table un peu à l’écart, loin des cuisines et des toilettes pour éviter le bruit et les passages trop fréquents
- Apportez un plat de la maison qu’il aime et les outils qui favorisent son autonomie
- Apportez un sac avec des jeux pour le faire patienter
- Prévoyez un casque anti-bruits ou tout autre matériel nécessaire en cas de surcharge sensorielle
- Sensibilisez le personnel en salle
- Essayez de le maintenir assis à sa place pour éviter tout danger
- Pensez à féliciter votre enfant pour ses efforts
Vidéo « Aller au restaurant avec Tim »
Pour les petits, lire « Ben au Restaurant »
Beaucoup d’enfants autistes sont privés de temps de cantine, faute d’aménagement de l’espace. Ces aménagements sont de 3 ordres : sensoriels, de structuration et spécifiques.
À LA CANTINE
Aménagements sensoriels
Vous l’avez compris, le fonctionnement sensori-moteur des personnes autistes diffère ; elles ont notamment des difficultés dans le traitement, la hiérarchisation et le filtrage des stimuli sensoriels de leur environnement.
Les 5 sens peuvent être concernés (auditif, visuel, olfactif, gustatif, tactile), ainsi que les systèmes proprioceptif et vestibulaire.
Les lieux de vie doivent prendre en considération ces particularités et des adaptations sont nécessaires. Elles concernent par exemple : la sonorisation, la part visuelle, la volumétrie, le choix des matériaux…
Les adaptations sensorielles, permettent d’apporter un confort de vie, préalable indispensable à toute participation active à une activité : augmentation de l’énergie et de l’attention, diminution de l’anxiété et de la fatigabilité.
Aménagements de structuration
Ces aménagements concernent principalement la définition claire des différentes fonctions dans l’espace (séparation et matérialisation), les parcours et les balises du repérage spatio-temporel.
En effet, le fonctionnement cognitif des personnes autistes entraine des difficultés d’organisation, d’orientation, de repérage dans le temps et dans l’espace, de généralisation…
La structuration consiste à séparer l’espace de manière claire et visuelle en sous-espaces distincts, chacun étant associé à une fonction précise. Un parcours simple et cohérent, et des balises de repérage permettent de renforcer la compréhension et l’appropriation de cet espace.
Un espace de vie structuré est un cadre rassurant qui va aider l’enfant à structurer sa pensée et à s’approprier le projet institutionnel, pour gagner en autonomie.
Aménagements spécifiques
Les aménagements spécifiques sont ceux qui répondent aux « troubles » autistiques, à savoir les surcharges sensorielles, les troubles du comportement (ou comportement-problème), les stéréotypies envahissantes, certaines hypo sensibilités…
Une sécurisation particulière de l’espace de vie, ainsi que des aménagements spécifiques peuvent être mis en place : sas de retrait volontaire (ou impulsé par la personne accompagnante), sas de récupération sensorielle, aménagements relatifs aux stéréotypies, aménagements pour les transitions….
Ces aménagements spécifiques permettent de prévenir les troubles, de les atténuer s’ils surviennent avec l’objectif de développer ses habiletés et stratégies et viser l’autorégulation.
- Les peintures murales
Privilégier les teintes douces sur les murs ; évitez les coloris saturés en pigments - L’éclairage
Privilégier les Led avec variateur d’intensité lumineuse, un éclairage plutôt chaud, entre 2800 et 3000 lumens. Les néons ont des fréquences lumineuses désagréables pour les enfants autistes. Ils émettent un bruit imperceptible mais très gênant et entêtant pour ceux qui ont des hypersensibilités auditives. - L’acoustique
Opter pour les équipement et matériels les moins sonores (frigos, plats en métal, chariots, etc.).
Des sets de table peuvent filtrer les bruits de vaisselle. Des panneaux acoustiques au plafond et sur les murs (voire des paravents) permettent de diminuer le volume sonore général.
Mettre à disposition des casques anti-bruit que l’enfant peut aller chercher en cas de besoin. Les mettre idéalement à disposition de tous pour éviter de stigmatiser l’enfant autiste.
Penser à sensibiliser les personnels de cantine sur les bruits générés en cuisine et au service. - Le sol
Opter pour des matières souples pour absorber les bruits de pas et de pieds de chaises. Attention toutefois aux produits d’entretien : certains laissent des dépôts collants (et donc bruyants sous les pas) au lessivage. - Le décor et le mobilier
Eviter de surcharger la pièce en affiches et autres décors parasites. Éviter le mobilier disparate, les matériaux sonores (pieds de chaises qui raclent le sol notamment) et les couleurs fortes. Attention aux mouvements répétitifs des portes battantes entre la cuisine et la salle. Apposer des filtres sur les vitres si la cuisine ou la cour de récréation sont visibles depuis la salle de cantine. La vision de mouvements perpétuels peuvent déconcentrer l’enfant et avoir un impact sur son comportement. - L’organisation en plusieurs « coins repas » délimités avec les petites cloisons séparatives est très bien adapté. Proposer des tables plus ou moins grandes et de différentes formes l’est aussi. Les tables pas trop grandes (6 personnes) sont souvent préférables pour les enfants autistes, de préférence rondes, car elles sont plus fonctionnelles et conviviales.
- La place des enfants à table et dans l’espace doit être envisagée selon différents facteurs : leur profil, leur parcours d’inclusion, et le fonctionnement du réfectoire scolaire (espace déterminé par niveau, et par classe). Par exemple : la place face à l’espace cuisine et à la porte de service qui s’ouvre et se referme, n’est pas adaptée.
Ré-interroger les places de chacun régulièrement. Par exemple : un enfant peut avoir besoin d’être assis un peu à l’écart pendant une période ou selon son état d’humeur du jour… mais cela peut varier ou évoluer. - La permanence et la stabilité de l’environnement sont importantes et rassurantes. Maintenir des repères stables pour les enfants : place attribuée, voisins de table, animateurs, etc.
- Certains enfants viennent à la cantine avec leur classeur de communication. Prévoir une place fonctionnelle dans ce cas, avec suffisamment d’espace sur la table pour l’utiliser facilement.
- Soigner la signalétique simple et visuelle adaptée à la tranche d’âge pour que l’enfant se repère facilement dans l’espace et dans les tâches demandées (ex. rapporter son plateau, tri, point d’eau, etc.).
- Prévoir/imaginer des solutions adaptées pour informer sur le menu du jour (de la semaine) de façon claire et systématique (support visuel ou annonce orale…). Centraliser les informations et affichages dans un/des endroits stratégiques (dans chaque salle par exemple).
- Prévoir/imaginer des <supports de repérage temporel (séquence type, timer). Y inclure les temps d’attente et de transition (entre les plats/à la fin du service…), afin d’organiser ses temps de latence parfois compliqués pour les enfants autistes.
Les temps d’attente et de transition
Pour éviter les temps d’attente, les enfants peuvent rejoindre le réfectoire une fois le repas servi ou en décalé s’il s’agit d’un self-service (pour éviter de faire la queue) Pendant le repas, les accompagnants peuvent organiser des « rituels animation » pour faire patienter les enfants et encourager le maintien du calme. Un support visuel peut permettre à l’enfant de matérialiser le temps d’attente dans la séquence du repas. Des objets sensoriels ou occupationnels peuvent aussi combler ces temps de transition.
Un coin repas plus protégé et intimiste peut être aménagé pour offrir la possibilité de manger seul ou en tout petit groupe (max 4), un peu à l’écart ou derrière une cloison séparative, dans un environnement sensoriel plus confortable (moins de passage, moins de distracteurs visuels…). Cet espace peut être ouvert à tous les enfants qui en auraient besoin.

ASTUCES & CONSEILS
Astuces et conseils : autonome à table
"Bien dans son assiette avec son environnement"
Astuces et conseils AUTONOME À TABLE
Pour être autonome, l’enfant a besoin de comprendre et d’anticiper ce qu’il va se passer et ce qu’on attend de lui :
- Le lieu : doit pour certains enfants être toujours le même pour qu’il accepte de manger. Chaque lieu a ses codes : à la maison, chez Mamie, à la cantine, au restaurant, etc.
- L’heure du repas : de préférence toujours la même.
- Les aliments : varient en fonction des situations (repas de fêtes / pique-nique) et des saison. Afficher le menu pour que l’enfant ait un repère rassurant.
- La quantité : difficile de savoir quand on doit s’arrêter de manger. Un petit truc : mettre tous les aliments du repas sur un plateau ; quand c’est fini, on range le plateau et on sort de table.
- Combien de temps rester à table : le temps est peu palpable pour les enfants en général. Ne pas hésiter à s’aider d’un Time Timer et adapter le temps de repas aux capacités de l’enfant. Un planning visuel pourra aussi aider l’enfant à se repérer dans la progression du repas et identifier le début, la fin, gérer les transitions ainsi que les pauses pendant lesquelles il peut sortir de table et aller vers son activité préférée.
- Comment manger : certains aliments se mangent avec une cuillère, d’autres avec une fourchette et encore avec les doigts. La flexibilité dans le choix des ustensiles n’est pas une tâche facile pour les enfants avec TSA.
Choisir des couverts, verres, bords d’assiette, sets anti-glisse qui limitent les maladresses et encouragent l’autonomie de l’enfant. Un ergothérapeute peut vous y aider.
La DME (diversification alimentaire menée par l’enfant) suit le développement moteur de l’enfant et favorise l’autonomie de l’enfant et sa motricité fine. Le bébé/ l’enfant s’alimente seul dès lors qu’il se tient assis, droit et sans aide, qu’il contrôle sa tête et peut faire/ exprimer le “non”, maîtrise sa coordination main-bouche et est capable de mâcher. Adapter la taille des morceaux à la taille de la main de l’enfant.

ASTUCES & CONSEILS
Astuces et conseils : codes sociaux à table
"Bien dans son assiette avec son environnement"Astuces et conseils CODES SOCIAUX À TABLE
Les personnes neurotypiques (non autistes) intègrent les codes sociaux par mimétisme. Mais, chez les personnes autistes, l’apprentissage ne se fait pas de manière naturelle et automatique. À chaque occasion ou événement de la vie ses règles de conduite. Ces codes changent aussi en fonction des cultures de la famille, de la communauté ou du pays. On les applique comme le signe de respect et d’appartenance au groupe. Cette notion n’a pas de sens pour un enfant autiste.
Mastiquer sans bruit, ne pas recracher, manger avec des couverts, rester assis et calme, faire une demande ou encore attendre son tour pour parler, sont quelques unes des prérogatives du savoir-vivre à table en Occident. Pas évident pour les enfants autistes, même de haut niveau !
C’est en observant l’enfant qu’on trouve des alternatives à lui proposer, pas à pas, en partant de là où il en est. Pour l’aider, il est possible de mettre en place des ateliers d’habiletés sociales ou bien des outils visuels tels que des pictogrammes pour lui permettre de se familiariser avec les règles sociales et les comportements attendus à table.
Voici quelques exemples de repères visuels instaurés par une famille pour respecter les consignes à table : quand et comment parler à table, rester assis.
Vous pouvez donner du sens aux règles de vie à table en apportant des raisons aux consignes.
Bien vivre ensemble à table, pour quoi faire ?
- prendre soin de soi : être bien dans son corps et être en bonne santé
- éviter de se salir
- partager un moment convivial
- montrer sa reconnaissance à la personne qui a cuisiné
- découvrir d’autres coutumes. Les règles varient en fonction des pays ; s’y adapter, c’est faire preuve de respect.
10 règles partagées couramment :
- se laver les mains avant de passer à table
- manger la bouche fermée et sans faire de bruit
- ne pas jouer avec la nourriture
- utiliser des couverts pour manger
- parler doucement à ses voisins
- se tenir correctement sur sa chaise
- s’essuyer la bouche et les mains avec sa serviette
- attendre d’avoir la permission pour sortir de table
- aider à débarrasser
- se laver les mains après le repas
Elles peuvent être difficiles à respecter pour l’enfant autiste pour toutes les raisons que vous avez comprises.
Demandez-lui quelle est celle la plus facile à respecter pour lui et félicitez-le pour chaque effort.

ASTUCES & CONSEILS
Astuces et conseils : habituation aux aliments
"Bien dans son assiette avec son environnement"
Astuces et conseils HABITUATION AUX ALIMENTS
L’habituation, c’est la disparition progressive de réponse à un stimulus répété et familier. Par exemple, au bout d’un certain temps, on ne prête plus attention aux lunettes sur son nez.
Pour ouvrir le panel alimentaire de votre enfant, il faut comprendre que tous les aliments ne sont pas aussi faciles à manger : ils vont engager plus ou moins la langue, les lèvres, la mâchoire et générer plus ou moins d’informations sensorielles. Les aliments se classent par degré de “difficulté” à percevoir, mâcher, déglutir puis nettoyer l’intérieur de sa bouche). Il faut partir du plus facile vers le plus compliqué.
Dans l’assiette, proposez à chaque repas 70% d’aliments qu’il aime et 30% d’aliments à découvrir, sans qu’il soit obligé de les manger. Goûter est la finalité.
Notez dans un cahier ce que l’enfant a goûté (voir méthode SOS) et à quel rythme, dans quel environnement, etc.
La diversification alimentaire est atteinte lorsque votre enfant consomme des aliments différents dans toutes les familles d’aliments.
Le cerveau aime les petits changements, à peine perceptibles. Pour progresser dans l’habituation, il faut s’armer de patience !
3 méthodes pour découvrir les aliments à la maison :
1/ Méthode SOS : méthode d’exposition graduelle aux nouveaux aliments ou aux aliments refusés, de préférence en dehors des repas.
L’objectif à court terme est de faire grimper l’enfant dans « l’escalier de tolérance » en l’incitation à tolérer l’aliment à proximité, à interagir avec un ustensile et l’aliment, à le sentir, à le toucher (avec la main, sur les lèvres, sur la langue), à le goûter (croquer, cracher), et finalement à le manger (avaler). Chaque étape peut être divisée en micro étapes.
2/ Habituation progressive aux morceaux : cette méthode propose une habituation progressive aux morceaux en commençant par de toutes petites miettes dont on augmente progressivement la taille, avec l’accord de l’enfant, voire à son initiative. La taille des morceau va avoir une incidence sur le nombre de mastications nécessaires pour la broyer, la puissance de son goût, la capacité à déglutir. En cas de profil hypersensible, proposer à l’enfant de poser la miette sur la molaire pour limiter l’aspect sensoriel. Les miettes ont l’avantage de toutes se ressembler visuellement, ce qui permet de goûter plus facilement. Si l’enfant a avalé une miette de pomme, on le félicite “bravo ! tu as mangé de la pomme !”. Laisser l’enfant s’habituer 3-5 jours à la taille de la miette avant de passer à la taille suivante. Trouver le “juste défi” pour éviter qu’il ne recrache l’aliment.
3/ Méthode micro-graduée : méthode basée sur le mécanisme d’habituation neuro-sensorielle. On va progresser étape par étape sur le chemin de la diversification alimentaire en respectant le temps d’habituation : petit à petit, le cerveau altère tous les aspects sensoriels de l’aliment : son aspect, sa texture, son odeur, sa température, son goût, sa densité, etc. Cette méthode repose sur la répétition ; mais il faut alterner la découverte des aliments en les variant et en les proposant à côté des aliments connus et appréciés. On ne change qu’un critère à la fois. Les changements doivent être à peine perceptibles. Si l’enfant bloque à une étape, on peut revenir à l’étape précédente. Mieux vaut mettre en place cette méthode avec un thérapeute en alimentation formé.
Pour récompenser les progrès, les réussites, pensez aux renforçateurs ! Récompenser motive, pousse à l’effort, à la persévérance. Utilisez les récompenses les plus appréciées pour les plus gros efforts. Variez les récompenses parmi les récompenses primaires (nourriture), sociales (câlin), intéressantes (balançoire, couverture lestée, tablette), intermédiaires (points, gommettes qui donnent droit à récompense). Donnez la récompense immédiatement après l’action pour laisser un souvenir positif de l’effort engagé.

ASTUCES & CONSEILS
Astuces et conseils : créer des rituels positifs
"Bien dans son assiette avec son environnement"Astuces et conseils CRÉER DES RITUELS POSITIFS
Le vase sensoriel, c’est la quantité maximum en termes de stimuli que nous pouvons intégrer sans saturation à un moment donné. Il peut varier d’un jour/heure à l’autre. Cela peut expliquer qu’un aliment accepté la veille puisse être refusé le lendemain. Il peut varier en fonction de l’état de santé de l’enfant, de son niveau de stress, selon l’environnement ou les personnes.
Il est donc important de l’évaluer au préalable pour minimiser les risques de rejet ou de débordement. Au moment du repas, on recherche le moment où l’enfant est en niveau d’éveil optimal, calme, concentré, prêt à jouer et apprendre.
On peut fractionner les repas au delà des 3 à 4 temps habituels, du moment que les règles sont claires et ne fluctuent pas d’un jour à l’autre.
Les routines sont très importantes, notamment pour réguler l’appétit ; elles vont rassurer l’enfant. Pour calmer son anxiété, il a besoin de savoir ce qu’il va se passer et ce qu’on attend de lui.
Cuisiner avec lui est aussi une bonne manière de vivre un moment de partage et d’apprentissage agréable. Organiser des ateliers patouille avec les plus petits.
Finissez toujours le repas par du positif (aliment ou activité) pour que le repas soit associé à un moment agréable.
Avant le repas :
- Apportez de la structuration et de la prévisibilité aux temps de repas.
- 5 – 10 minutes avant le repas, proposez une activité calme appréciée de l’enfant pour diminuer son stress et le rendre plus réceptif.
- L’utilisation de sets de table (unis de préférence) permet de délimiter visuellement l’espace de chaque personne, avec ses outils pour manger et fournit un repère aux distances interpersonnelles et à la notion de place de chacun.
- Pour satisfaire son besoin d’anticipation, affichez l’emploi du temps visuel de la journée avec les activités qui précèdent et suivent le repas ; affichez les menus de la semaine et proposez-lui d’en choisir un ou deux. Passez à table ou présenter des collations à heures fixes, en évitant l’accès aux aliments en dehors de ces temps établis.
Pendant le repas :
La durée du repas ne doit pas dépasser 30 minutes : la fenêtre « temps » de la faim est de 20 minutes. L’enfant prend ses apports nutritionnels en 10-15 minutes. Au-delà, l’enfant n’a physiologiquement plus faim. Mieux vaut fractionner les repas plutôt que de l’exposer à trop de stimuli sensoriels qui laisserait en mémoire des émotions négatives et un comportement d’évitement des temps de repas.
Diminuez les stimulations visuelles et auditives. Adaptez l’environnement pour qu’il soit calme et prévisible. La télévision ou la tablette électronique durant le repas est une stratégie couramment employée par les parents d’enfants TSA. Attention! Bien que cette stratégie puisse être utile pour inciter certains enfants à manger, elle limite la disponibilité à explorer de nouveaux aliments. Elle limite le développement du plaisir à manger les aliments plus difficilement acceptés initialement (le plaisir provient davantage de l’action d’écouter la télévision que de manger).
Alternative : Offrir la télévision à la fin du repas ou offrir la télévision en alternance avec les aliments (ex. 2-3 bouchées et 1 minute de télévision, ensuite pause pour la télévision, puis 2-3 bouchées, ainsi de suite).
Pour qu’il demeure à table, utilisez un outil visuel (horloge visuelle) et une activité plaisante à la fin du repas pour renforcer sa motivation (renforçateur) : il sait qu’après le repas, il aura accès à une occupation qu’il adore. Augmentez le temps passé à table graduellement, 2 à 3 minutes, puis 5 à 6, pour une collation, 10 minutes et puis plus pour un repas.
Habituation aux nouveaux aliments. Dans l’assiette, proposez à chaque repas 70% d’aliments qu’il aime et 30% d’aliments à découvrir, sans qu’il soit obligé de les manger. Goûter est la finalité. L’assiette “chemin” est un outil qui transforme le repas en jeu. Toujours commencer et finir par un aliment que l’enfant aime. L’important n’est pas qu’il goûte les nouveaux aliments mais qu’il interagisse avec eux, peu importe la manière. La petite taille des cases rassure l’enfant ; s’il a encore faim, recommencez l’opération autant de fois que nécessaire.
Quelques bonnes attitudes :
- Ne forcez pas votre enfant à manger ; cela peut bloquer ses sensations de faim et de satiété qu’il est important de développer et renforcer ses troubles.
- mettez-vous à table en famille pour utiliser l’effet miroir, ou pas ! Manger en famille peut rassurer l’enfant qui voit les autres interagir avec la nourriture sans danger, mais peut aussi être source d’angoisse tant certains aliments peuvent le dégoûter. Dans ce cas, utilisez un paravent de table pour l’isoler ou faîtes-le manger à part.
- Évitez toute punition qui déclencherait un comportement d’évitement chez l’enfant. Il est important de terminer sur une émotion positive.
- En cas d’explosion, accompagnez l’enfant dans son retour au calme en lui demandant ce dont il a besoin.
- L’usage d’un tableau à point avec des objectifs et des récompenses adaptés à l’âge de l’enfant et à vos valeurs de parents pourra permettre de récompenser les efforts fournis. Les objectifs sont à choisir de manière à être facilement atteignables par l’enfant (c’est-à-dire très proches de ce qu’il fait déjà).

ASTUCES & CONSEILS
Astuces et conseils : la digestion
"Bien dans son assiette avec son corps"
Astuces et conseils DIGESTION
On parle aujourd’hui du ventre comme notre deuxième cerveau. Les 500 millions de neurones présents dans nos intestins communiquent de manière continue avec les neurones de notre cerveau, via les voies sanguines, mais surtout par le nerf vague, pour transmettre tout un tas d’informations, digestives certes, émotionnelles mais également sur notre activité cérébrale ou encore notre niveau de stress…
On ne sait pas pourquoi les personnes autistes souffrent plus que les autres de maux digestifs ou de digestion douloureuse. Il ne fait pas de doute que de nombreux autistes sont sujets à l’anxiété ; c’est une piste ! Le manque de variété alimentaire, de fibres ou d’eau, d’activités physiques, l’état psychologique, l’incapacité à comprendre les signaux de son corps, en sont certainement d’autres.
Certains chercheurs se penchent ainsi sur leur microbiote intestinal pour comprendre quel rôle il joue dans leurs troubles intestinaux.
L’enfant autiste a un système sensoriel différent, hypo ou hyper réactif. L’enfant autiste n’est pas toujours en capacité de percevoir ses stimuli internes appelés intéroceptifs. Peu ou pas de perceptions, donc pas de sensations, pas d’alerte d’envie d’aller aux toilettes. Souvent, l’enfant autiste expérimente des diarrhées ou au contraires des constipations ou les deux en alternance. À cela s’ajoutent des crampes, des douleurs abdominales, des ballonnements et une sensation de fatigue récurrente.
Face à ces troubles, il faut consulter un médecin pour éliminer d’autres pathologies, chercher les causes et soulager les douleurs. Avant la consultation, notez pendant un mois les aliments que consomme votre enfant et les réactions que cela déclenche.
Pour le soulager, pensez aux massages.
Pour lutter contre la constipation, votre enfant allongé sur le dos, pratiquez de grands cercles autour du nombril en exerçant une pression régulière dans le sens des aiguilles d’une montre. Puis faites des petits cercles du bout des doigts. Bonne nouvelle si cela déclenche des gargouillis !
Vous pouvez aussi accompagner votre enfant vers un apprentissage de la continence en autonomie par la communication :
- Bien expliquer à l’enfant le registre des sensations corporelles qui l’informent que sa vessie est pleine et qu’il est temps pour lui d’aller aux toilettes (idem pour la selle).
- Si votre enfant n’est pas verbal, utilisez des pictogrammes ou autres outils visuels ou gestuels pour établir une communication claire.
- Renseignez-vous aussi sur l’hygiène naturelle infantile (HNI). Éviter les couches permet d’être en observation des cycles et besoins d’élimination de son enfant et de passer l’étape de la déshabituation qui prend souvent beaucoup de temps chez l’enfant autiste qui n’aime pas que l’on change ses habitudes…

ASTUCES & CONSEILS
Astuces et conseils : l'oralité
"Bien dans son assiette avec son corps"Astuces et conseils ORALITÉ
Si la langue ne peut pas déplacer les aliments sur les molaires, que les lèvres ne sont pas assez toniques pour se fermer, que les mâchoires pas assez mobiles pour écraser les aliments, que les mouvements ne se coordonnent pas bien jusqu’à la déglutition, l’enfant risque de s’étouffer ! Cela peut être terrifiant (et douloureux) ! Le cerveau reptilien protègera l’enfant en lui intimant de ne pas se nourrir.
Le choix des cuillères est important. Utiliser de plus petites cuillères permet de plus petites bouchées et donc moins d’informations sensorielles et une meilleure capacité à déglutir (en une fois). Pour les petits, essayez les pré-cuillères qui permettent de bien accrocher les aliments, les cuillères plates et embouts Embouts Z-Vibe pour tonifier les lèvres, les cuillères fines pour les enfants ayant une hypersensibilité orale ou encore les cuillères texturées…
Vous pouvez proposer des gobelets ergonomiques qui stimulent les lèvres, la langue.
Pensez aussi à adapter la quantité de liquide aux capacités de votre enfant.
La paille est un excellent outil pour travailler la motricité orale (si on la met au bout des lèvres, sans trop la rentrer dans la bouche). À proposer dès 5 mois ! Elle est intégrée dans certains verres.
Si les liquides sont difficiles à déglutir et font craindre les fausses routes, l’eau gélifiée peut être une alternative. Pensez aussi à adapter la quantité de liquide aux capacités de votre enfant.
Activités et exercices d’oro-motricité
Les massages oro-faciaux (dès le plus jeune âge)
Tapotez le contour des lèvres dans un mouvement circulaire avec des gestes appuyés. Sollicitez le dessous du menton en appuyant légèrement pour déclencher la déglutition.
Les massages à l’intérieur de la bouche : massez les gencives, l’intérieur des joues, le palais, la langue, la pointe de la langue en variant les stimulations grâce à différents embouts que vous placez sur l’index ou sur un manche type Z-vibe.
Attention : ne visez pas tout de suite la bouche, ni même le visage, si l’enfant est hyper-réactif. Commencez par des massages loin de la bouche. Avancez doucement, progressivement, testez, quitte à commencer par les pieds ou les mains.
Conseil : Faites de ce moment d’échange avec votre enfant une expérience émotionnelle positive.
Liens vers :
- Massages oro-faciaux
- Massages intra-bucaux de désensibilisation
- Motricité bucco-maxillaire
- Exercices de stimulation oro-faciale
- Massages relaxation
- Suggestions d’activités et d’exercices pour des difficultés oro-motrices de l’enfant
Stimuler l’oralité des plus grands
Pour renforcer les muscles des lèvres et de la langue, vous pouvez jouer avec votre enfant en lui proposant de faire des grimaces, des bruitages, des jeux de souffle… En vous installant avec lui devant un miroir, vous l’aiderez à bien vous imiter.
Les jeux de souffle :
- Les jeux de bulles : bulles de savon, serpent à bulles
- Les feutres à souffler (Blowpen®)
- Avec une paille : faire des bulles dans un fond d’eau, déplacer un cotillon sur un dessin ou déplacer des gouttes d’eau sur un dessin plastifié.
Les jeux de motricité linguale : vive les grimaces !
- le hamster : tirer la langue devant, sur les côtés, vers le nez, le menton
- la grenouille : tirer la langue devant, puis la rentrer rapidement et fermer la bouche
- langue de chat/langue de souris : alterner les deux façons de tirer la langue. Langue de chat : tirer une langue molle et large/Langue de souris : tirer une langue fine et tonique
- la vache qui rumine : mâchouiller en exerçant des mouvements de côté, de gauche et de droite, avec la mâchoire
- Le ping pong : bouger la langue en dedans de la bouche et pousser la joue à gauche puis à droite
- Pêche à la langue (le bout de la langue va chercher des morceaux de papier)
- Le crocodile : ouvrir très grand la bouche puis la fermer rapidement en claquant les mâchoires
Les ateliers « découverte orale de l’aliment »
- « Jeux mains bouche » : déposer des paillettes de sucre ou de chocolat sur la main et l’enfant doit aller les chercher avec le bout de sa langue.
- « Jeux du rouge à lèvres » : déposer un aliment sur les lèvres dans un mouvement de rouge à lèvres.
- « Jeux de lécher » : lécher du chocolat, de la confiture, du sucre présent sur le contour des lèvres.
- Déposer un peu de sucre sur la langue, et balayer le palais avec la langue pour sentir le sucre qui « gratte ».
- « Jeux de cacher sans les mains » : déposer un aliment sur la langue et fermer la bouche dessus.
Des outils pour activer la mastication
Les outils de mastication recommandés pour (auto)stimuler les mouvements de la langue, des mandibules et de la cavité buccale :
Il existe aussi un outil qui aide à la mastication de plus gros morceaux sans risque d’étouffement ou de fausse-route. Les aliments se placent à l’intérieur du filet ; l’enfant peut alors mastiquer en toute sécurité puisque les gros morceaux ne peuvent passer au travers du filet !

ASTUCES & CONSEILS
Astuces et conseils : la motricité fine
"Bien dans son assiette avec son corps"Astuces et conseils MOTRICITÉ FINE
Si votre enfant peine à se servir habilement de ses couverts et de son verre, il existe des accessoires adaptés. Apprenez-lui d’abord à les manipuler en dehors des repas, sans la pression de s’en servir pour s’alimenter. Avec ces accessoires, l’enfant pourra être plus autonome, ce qu’il appréciera certainement car il pourra mieux contrôler sa prise alimentaire.
Notons toutefois que l’acquisition complète de la manipulation des couverts se fait vers 8 ans, ce qui correspond à une phase de maturité du cerveau.
Par exemple, la tasse 360° ne se renverse pas : elle est intéressante pour ceux qui sortent la langue pour boire mais déconseillée pour ceux qui manquent de tonus… Attention toutefois au poids des verres ! Vous pouvez proposer des outils pour boire avec des anses de taille et de forme différentes, des systèmes anti-renversement.
Pour éviter que les aliments ne sortent de l’assiette et aider à pousser les aliments avec les couverts, on peut utiliser des bords d’assiette. D’autres assiettes ont des matières qui adhérent à la table.
Le choix des cuillères est important. Certaines facilitent la préhension, d’autres n’ont pas de sens et ont l’avantage de pouvoir accrocher les aliments et les mettre en bouche sans avoir peur de se salir…
Pour aider l’enfant, on peut lui montrer les gestes et l’accompagner d’une guidance physique en procédant par étapes. Prenons l’exemple “être capable de manger avec une cuillère”. Proposer ce travail de préférence dans un moment de collation et non de repas pour ne pas mettre trop de pression. Plusieurs étapes composent cet objectif (c’est l’analyse de tâche): – 1 – prendre la cuillère en main – 2 -remplir la cuillère d’aliment – 3 – porter la cuillère à la bouche – 4 – remplir de nouveau la cuillère
On choisit l’aliment préféré de l’enfant ; c’est plus motivant ! Dans un premier temps, l’aide physique peut être nécessaire : on tient la main de l’enfant et on guide son geste. Petit à petit, on diminue la guidance : on desserre la main, on ne tient que le poignet, on remonte vers le coude ; on donne une petite impulsion au coude, puis plus rien. Puis on passe à la deuxième étape : remplir la cuillère. Même stratégie !
Une fois les compétences acquises, on passe à la mise en situation pendant le repas, avec les aliments du repas et plus seulement l’aliment préféré. De la guidance physique, on passera à des guidances orales ou visuelles qui s’estomperont avec le temps, du moins sur certaines étapes.
À chaque enfant ses outils pour apprendre à manger ! Observez ses difficultés et consultez les catalogues de matériel adapté.
Outils et matériel pouvant aider à la prise des repas
N’hésitez pas à consulter un ergothérapeute pour trouver les outils qui faciliteront la prise alimentaire de votre enfant.
Exemples d’activités simples de stimulation pour travailler la motricité fine en dehors des repas :
Pâte à modeler, chansons et comptines avec jeux de doigts, peinture à doigt, patouille avec de la terre, du sable ou de la mie de pain, jeu avec des contenants pour verser, transvaser, vider…

ASTUCES & CONSEILS
Astuces et conseils : la posture
"Bien dans son assiette avec son corps"Astuces et conseils POSTURE
L’enfant peut passer à une alimentation à table à partir du moment où il se tient assis.
La posture est une priorité du cerveau.
Il est donc important de bien installer son enfant en respectant ses capacités. Cela protège les voies respiratoires et évite les contractures musculaires.
En position assise, la tête doit être légèrement inclinée vers l’avant, le dos en appui sur le dossier de la chaise. Il est bon de privilégier un angle de 90 degrés au niveau des hanches, sur une chaise plutôt rigide, et d’un appui au niveau des pieds pour la stabilité. Il est préférable que les avant-bras puissent reposer sur des accoudoirs.
Lorsque l’enfant est nourri par un aidant, il est indispensable que celui-ci adapte sa posture pour éviter que l’enfant ne fasse des extensions de la tête. Il doit placer son visage à hauteur d’enfant pour lui éviter de lever le regard vers lui ; la cuillère doit être amenée légèrement en-dessous de son regard.
À table, proposez-lui de glisser un coussin à picots ou vibrant sur l’assise de sa chaise ou sous ses pieds pour créer une assise dynamique. L’enfant hyposensible peut avoir besoin de s’autostimuler pour être conscient de ses sensations corporelles. Cela peut l’aider à se redresser et se concentrer.
Le verre échancré permet d’éviter l’extension de la tête quand l’enfant boit : l’enfant boit en gardant une position droite puisque le nez se place dans l’échancrure du verre.
Surélever son assiette de manière stable permet de réduire la distance à parcourir jusqu’à la bouche et d’éviter la chute des aliments. L’enfant n’a pas besoin de pencher la tête et peut garder une position favorable à la déglutition.
Si l’enfant a un besoin irrépressible de bouger, s’il ne peut pas rester assis à table, on peut lui proposer d’inclure des pauses dans le rituel du repas à l’aide du time timer et/ou du séquentiel visuel pour qu’il puisse sortir de table et bouger, pour rythmer le repas et donner des repères à l’enfant.
On peut aussi l’autoriser à manger debout, accroupi, assis par terre.

ASTUCES & CONSEILS
Astuces et conseils : le goût
"Bien dans son assiette avec ses sens"Astuces et conseils GOÛT
Voici quelques exemples de comportements observés :
Hypersensible « je ne tolère rien dans ma bouche » (même autour)
- Mastique mal ; s’étouffe facilement
- Masque les goûts en mettant beaucoup de sel ou de ketchup sur les aliments
- Ne mange que de la nourriture « neutre » gustativement
- Limite la diversité de goûts dans son assiette
- Essaye de créer le plus de « calme » possible dans sa bouche
Hyposensible (ne ressent pas assez dans sa bouche)
- Mange tout ce qui se présente, même si cela n’est pas comestible
- Ne discrimine pas bien les aliments dans la bouche ; a du mal à adapter sa mastication en conséquence
- Peu de plaisir à manger
- Lui proposer davantage de goût, sucré ou acide, voire pimentés ; les goûts prononcés ont souvent la préférence des enfants hypo sensibles
Dans les deux cas :
- Ne mélangez pas trop de goûts différents dans une même assiette, ou alors compartimentez-les bien.
- Proposez des gommes, colliers de mastication, objets à mâcher
Pour aller plus loin, consultez ces liens :
