Nous mangeons avec nos sens ! Bien avant que n'intervienne le sens du goût, la vue et l’odorat jouent un rôle majeur dans l’acceptation, la reconnaissance et la familiarisation des aliments. Tous nos sens induisent une multitude de réactions physiologiques, cognitives et émotionnelles. Très fréquents chez les personnes avec TSA, les troubles sensoriels perturbent et faussent souvent négativement l’interprétation des stimuli sensoriels au moment du repas.
Face à son assiette, l’enfant avec TSA souvent doté d’une acuité visuelle supérieure, analyse et décortique minutieusement le contenu de son assiette : la forme des aliments, leur découpe, leur couleur, leur agencement… Un infime changement ou un élément nouveau devient un grain de sable dans sa routine alimentaire et peut suffire à ce qu’il refuse de manger.
L’odorat, notre sens le plus archaïque, influencerait à plus de 75% notre décision de goûter ou non un plat. Les personnes autistes tendent à déformer négativement une perception olfactive « normalement » plaisante. Si votre enfant présente une hypersensibilité olfactive, elle peut renforcer sa sélectivité alimentaire voire sa néophobie pouvant entraîner nausées et vomissements. Quant aux personnes hypo-sensibles au niveau olfactif , elles éprouvent habituellement peu de plaisir à l’idée de manger et ont tendance à privilégier des préparations très odorantes ou fortement épicées.
Les premiers récepteurs tactiles apparaissent chez le fœtus dès la 4ème semaine, notamment au niveau de la bouche. Le toucher est à la base des interactions au monde et des premières explorations alimentaires.En cas de forte sensibilité au toucher, l’enfant appréhende certains aliments texturés en bouche. A l’inverse, les hypo-sensibles ne ressentent pas la satiété et ont tendance à remplir leur bouche exagérément, manger brûlant ou gelé, avaler sans mastiquer afin de remplir leur estomac à bloc.
L’ouïe capte les ondes sonores qui sont ensuite décryptées par l’oreille interne avant d’arriver au cerveau au travers d’impulsions électriques. Le cerveau des personnes autistes peine à traiter simultanément plusieurs informations auditives. Cela explique que les enfants avec TSA se bouchent souvent les oreilles. L’hypersensibilité auditive est l’affection la plus fréquente dans l’autisme avec une vulnérabilité excessive aux bruits en général ou à des bruits particuliers. En alimentation, l’acte de mastiquer crée un effet de caisse de résonance dans la bouche, amplifiant les bruits, notamment en présence de textures non lisses.
C’est très certainement le sens du goût qui combine le plus de perceptions sensorielles. Toutes les saveurs de base s’invitent en bouche: le sucré, le salé, l'acide, l'amer, et l'umami. La diversité des perceptions gustatives est liée au nombre de combinaisons possibles à partir de ces cinq saveurs de base !
Viennent ensuite les textures qui changent avec l’action de la salive, les odeurs perçues au fond de la gorge (rétro-nasal) qui évoluent à chaque mastication, le froid, le chaud… Ce sont les bourgeons gustatifs à la surface de la langue (entre 2000 et 4000 pour un adulte) qui envoient les informations sensorielles au cerveau. Certaines molécules vont également interagir avec le nerf trijumeau qui se divise en trois branches, dans la bouche, le nez et les yeux. C'est lui qui nous permet de détecter le piquant de la moutarde, le pétillant d'une boisson gazeuse ou le brûlant du piment.
Que votre enfant soit hypo-sensible, hypersensible ou les deux à la fois, il est primordial de l’observer et d’identifier son niveau de sensibilité afin de comprendre les répercussions sur son alimentation, très souvent sélective, et l’aider au mieux à construire son répertoire alimentaire.Afin de vous aider, téléchargez notre questionnaire sensoriel ici et découvrez ci-dessous nos astuces et conseils pratiques pour équilibrer, stimuler ou apaiser le niveau de sensibilité de votre enfant en fonction du son profil.