Sens

Voici quelques exemples de comportements observés :

Hypersensible « je ne tolère rien dans ma bouche » (même autour)

• Mastique mal ; s’étouffe facilement
• Masque les goûts en mettant beaucoup de sel ou de ketchup sur les aliments
• Ne mange que de la nourriture « neutre » gustativement
• Limite la diversité de goûts dans son assiette
• Essaye de créer le plus de « calme » possible dans sa bouche

Hyposensible (ne ressent pas assez dans sa bouche)

• Mange tout ce qui se présente, même si cela n’est pas comestible
• Ne discrimine pas bien les aliments dans la bouche ; a du mal à adapter sa mastication en conséquence
• Peu de plaisir à manger
• Lui proposer davantage de goût, sucré ou acide, voire pimentés ; les goûts prononcés ont souvent la préférence des enfants hypo sensibles

Dans les deux cas :

• Ne mélangez pas trop de goûts différents dans une même assiette, ou alors compartimentez-les bien.
• Proposez des gommes, colliers de mastication, objets à mâcher

Pour aller plus loin, consultez ces liens :

Oralité, apprendre à mordre et à mâcher

Objets à mâcher

• Proposez des aliments plutôt crémeux, ou pâteux qui sont faciles à mâcher.
• Bien cuire les légumes pour qu’ils soient mous et non croquants.
• Laissez les aliments croquants dans le champ visuel de l’enfant et encouragez-le à les toucher en première intention. Par exemple : décorez la purée avec des rondelles de carotte crue que l’enfant dispose où il le souhaite, mais sans exiger qu’il ne les mette en bouche.

Sensibilité auditive à l’environnement :

• Lors de la préparation du repas et pendant le repas, aménagez un endroit calme pour l’enfant en réduisant au maximum les sources de bruits. Camouflez si nécessaire un bruit ambiant par un bruit blanc (bruit combinant des sons de toutes les fréquences ; on en trouve sur Internet) ou un son répétitif apprécié par l’enfant.
• Mettez des balles de tennis sous les pieds des chaises pour éviter les bruits de raclement sur le sol.
• Utilisez, selon le seuil de sensibilité de l’enfant, des outils de confort tels qu’un casque anti-bruit ou des bouchons d’oreille qui protègent et laissent filtrer plus ou moins le son de la conversation.

Voir sur le site « Bien-Etre Autiste »

• Proposez à l’enfant des aliments ayant une texture qu’il apprécie, puis introduisez petit à petit de nouvelles textures proches de la texture appréciée (de plus en plus solide par exemple), du mixé (de lisse à mixé grumeleux), aux morceaux mouillés (mous, craquants, collants) ou morceaux francs secs (de fondant à croquant éparpillés ou durs). Adaptez-vous à ses goûts et ses capacités de mastication mais aussi au degré de difficulté à les accepter.
• Ne mélangez pas de morceaux dans de la nourriture supposée être crémeuse, ce qui pourrait déstabiliser l’enfant.
• Assurez-vous que les plats comportent le moins possible de particules ou de filaments, considérés comme des morceaux.
• Pour éviter les débordements chez les enfants hypo sensibles, évitez les grignotages et instaurez un repas structuré et très cadré dans une assiette compartimentée (évaluez la taille des morceaux, la quantité de cuillères appropriées dans l’assiette).

Sollicitations tactiles alimentaires (en dehors des repas)

• Jeux de transvasements (avec des ustensiles ou les mains).
• Jeux de cacher : cachez un objet qu’aime l’enfant dans une matière alimentaire qu’il doit essayer de retrouver avec ses mains.
• Jeux de pluie : mettez dans sa main un aliment (pâte, farine, sucre …) et laissez-le s’écouler entre ses doigts.

• Évitez de servir à l’enfant des aliments et plats qui sentent trop fort.
• Une fois servi, mettez les plats à distance de l’enfant, pour qu’il ne soit pas gêné par les odeurs.
• Les odeurs de produits ménagers, les odeurs corporelles (sueur, parfum, déodorant), même légers, peuvent déranger l’enfant et provoquer nausées et vomissements.

En cas d’hypersensibilité olfactive, dans un premier temps, supprimez tous les condiments de cuisine et réintroduisez-les un par un par petite touche en lui proposant d’abord de les sentir sans même les goûter, de préférence en dehors des repas, de manière ludique.

Tenez un journal de bord afin de noter les réactions de votre enfant pour chaque aliment, épice ou condiment sur le plan olfactif puis gustatif. Cela vous aidera à suivre l’évolution des perceptions de votre enfant au fil du temps.

En cas d’hypo sensibilité, mettez en place un jeu de loto des odeurs dédié aux épices qui stimulera sa perception olfactive. Si votre enfant réagit favorablement à une odeur, testez l’épice sur le bout de la langue. Si sa réaction est positive, proposez-lui de le garder en bouche. Si l’expérience est concluante : préparez avec lui un plat ou un dessert où l’épice choisie aura une place de choix.

• Créez le plus d’ordre possible dans l’assiette, car l’ordre offre un repos visuel. Séparez bien les éléments dans l’assiette de l’enfant.
• Proposez-lui des aliments d’une couleur qu’il apprécie pour ne pas le déstabiliser ; proposez des nuances de cette couleur (par exemple : passer du blanc au beige clair, puis au beige foncé, au marron clair, etc.).
• Présentez-lui des aliments provenant toujours de la marque qu’il aime, et présentés de la même façon.
• La présentation des aliments peut aussi être ludique (cf assiette avec aliments disposés en dessin – visage, paysage…)

Lors du repas, l’enfant hypersensible sur le plan visuel va être fortement perturbé par la lumière de l’environnement et se sentir agressé par des reflets ou de trop nombreuses couleurs.

En cas d’hypersensibilité visuelle, proposez des lunettes de soleil, utilisez un éclairage naturel filtré. Aménagez un coin repas à l’éclairage réduit. Évitez les pollutions visuelles (trop d’informations visuelles en même temps) avec un paravent par exemple.

Optez pour une vaisselle unie sans motifs.