L’enfant avec autisme a du mal à conceptualiser et contextualiser le moment du repas, son déroulement et ses règles de conduite. C’est d’autant plus difficile à appréhender s’il est envahi de stimuli sensoriels (odeurs, agitation, bruit) alors qu’on s’affaire à préparer le repas et à mettre la table…

Manger demande de la concentration et une grande disponibilité. Toute information imprévue peut déclencher chez chacun, et particulièrement chez l’enfant autiste, une réaction de défense.

C’est pourquoi, il convient de bien tenir compte de l’environnement perçu par l’enfant et de faire en sorte que l’acte de manger soit une expérience émotionnelle positive, un moment de convivialité dans lequel il se sent intégré et reconnu au-delà de ses difficultés. Beaucoup d’aménagements sont faciles à contrôler chez soi.

Il faut aussi prendre le temps de préparer l’enfant, surtout si le contexte est inhabituel ou si l’environnement change en termes de lieu, de règles, de personnes autour de la table, etc. “Que va t’il se passer, qu’est-ce qu’on attend de moi”, se demande t’il ?

Les difficultés de généralisation peuvent limiter la capacité des personnes autistes à manger dans différents milieux et contextes. L’enfant peut refuser de manger en dehors de chez lui, à la cantine par exemple, ou n’accepter de manger qu’en présence de la nounou. De même, il ne verra pas les points communs entre telle et telle situations et n’adaptera pas sa réponse en s’appuyant sur son vécu, perçu trop différent de ce qu’il vit ici et maintenant.

Pour manger, il faut aussi comprendre son assiette, connaître les aliments, et ne pas les craindre.

Les difficultés sur le plan de la socialisation et de la communication influencent les capacités d’imitation et d’interaction durant les repas.

Les codes sociaux à table sont une convention sociale et culturelle qui contribuent à la socialisation et à l’image de soi que vont retenir les autres. Ils peuvent varier en fonction de l’époque, de la culture (pays, famille) ou du contexte. À moins de manger seul.e, un minimum de règles s’impose dans toutes les sociétés. Le manque de savoir-être à table, associé au manque de savoir-faire conversationnel, peut être facteur d’exclusion. Cela demande donc à la fois de connaître et suivre des rituels et d'être capable de s’y adapter.

Généralement, l’enfant apprend de nouveaux comportements en observant les autres. Il imite les modèles qui font l’objet de récompenses et non de punitions. Mais pour l’enfant sur le spectre, l’imitation est rarement un processus naturel d’apprentissage.

L’enfant s’améliore aussi sous l’effet motivant du regard des autres sur lui. Là encore, l’enfant autiste peut ne pas y être sensible ; il ne comprend pas l’intérêt d’être “bien vu” de son entourage. L’environnement humain et physique peut influencer le comportement de l’enfant, accentuer ou réduire ses réactions.

Et comment se préparer aux sorties au restaurant ou au déjeuner à la cantine ? Rien d’indispensable, et pourtant, ce sont des lieux de partage et de lien social.

Enfin, comment lui apprendre à intégrer les automatismes essentiels sans se poser trop de questions, sans transcender les interdits parce qu’il ne les (re)connaît pas, ou s’imposer une exclusion par défaut ? Comment l’accompagner dans son autonomie à table ?

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