L’autisme touche 2 enfants sur 100 en France. La terminologie TSA (trouble du spectre de l’autisme) fait écho à la diversité et l’intensité (de légère à sévère) de ses formes.
Les troubles autistiques ont pour origine des anomalies de développement du cerveau qui engendrent des difficultés de traitement de l’information. L'autisme est un trouble du neurodéveloppement qui se manifeste par une altération de la communication et des interactions sociales, des comportements répétitifs et intérêts restreints, associés fréquemment à des réactions inhabituelles aux stimuli sensoriels.
Les particularités de l’autisme sont engagées fortement quand il s’agit de passer à table. Lors du repas, il faut pouvoir s'asseoir à table (et y rester), savoir communiquer, être capable de s’adapter aux variabilités de contexte, de menu, de convives, et savoir gérer tous les stimuli transmis par nos sens.Pour l’enfant, manger, être à table, est souvent un parcours du combattant semé d’embuches qu’il va falloir apprendre à surmonter.
En France, notre culture alimentaire développe largement la dimension plaisir à travers la convivialité, le partage, l’art culinaire...
Depuis les crises liées à la qualité sanitaire de nos aliments, manger sain et bon est plus que jamais au cœur de toutes les attentions. L’alimentation santé a pris le pas sur l’alimentation plaisir. Dans ce contexte, nourrir son enfant sans culpabiliser, l’aider à construire son répertoire gustatif en respectant son bien-être sensoriel, lui apprendre les codes sociaux à table, représentent un challenge quotidien pour tous les parents.
Qu’il soit typique ou non, l’enfant initie son rapport au monde alimentaire dans le ventre de sa mère.
Au fil du temps, la construction de son comportement alimentaire intègre, au-delà du milieu culturel dans lequel il évolue, des compétences sensorielles, motrices, sociales et cognitives. Parmi les nombreux facteurs intervenant dans l’acquisition des habitudes et préférences alimentaires, deux constituent des leviers importants dans la décision de consommer un aliment : la familiarisation et l’appréciation. L’un des enjeux à l’éducation à l’alimentation est d’aider l’enfant à construire son répertoire alimentaire en développant sa capacité à reconnaître un aliment et le rendre familier, et à lui attribuer une émotion positive. Pour reconnaître un nouvel aliment et le faire sortir de la case « danger », le cerveau a besoin de temps pour tester son aspect, sa couleur, sa température, son odeur, sa densité, son goût, etc. Selon l’âge de l’enfant (plus il est grand, plus c’est long), 10 à 20 mises en contact répétées seront nécessaires dans cette phase d’habituation !
Souvent, les troubles autistiques viennent perturber l’apprentissage alimentaire de l’enfant.
Sélectivité, néophobie, hyper ou hypo réactivités sensorielles, hyperphagie, pica, etc., tous ces troubles, peuvent avoir des conséquences sur la diversification, le comportement et l’équilibre alimentaires (carences, prise ou perte de poids) ou sur la digestion (constipation, diarrhée, douleurs abdominales) de l’enfant.
On parle de trouble alimentaire pédiatrique (TAP) ou de trouble de l’oralité alimentaire (TOA) dans le cas où le régime alimentaire de l’enfant est en inadéquation avec son âge réel de développement, en association avec des problèmes médicaux, nutritionnels, oro-moteurs ou psychosociaux. Il peut être sensoriel et /ou moteur.
Les signes d’alerte sont le manque d’exploration par la bouche (ou l’exploration excessive), l’hyper sélectivité alimentaire (forme, texture, couleur, température), le rejet des aliments nouveaux ou inconnus, le manque d’appétit, la difficulté à mélanger textures lisses et morceaux, la lenteur dans la prise des repas, les problèmes de comportement lors des repas, les nausées (voire les vomissements), difficultés à s’hydrater.